
Il y a des périodes comme ça où tout s’aligne.
Un burn-out, l’automne, un mail de relance de paiement raté et un serveur supprimé. Comme d’habitude, j’écris un peu ce genre de message sans réfléchir.
Certains d’entre vous me croisent ou me connaissent depuis 17 ans.
17 ans.
Cela fait 17 ans que je m’occupe d’AyuAngel, la moitié de ma vie et il a fini par faire partie de moi.
Je me suis toujours dit que c’était juste une question d’organisation, de volonté et de chance aussi. J’avais raison et tellement tord.
La vie s’arrange parfois pour vous rappeler que rien n’est immuable. On en vient à faire les choses que l’on aime, pas comme on le voudrait, à moitié, et puis ça devient une pression, une frustration. Pourquoi s’infliger ça ?
J’en ai vécu des choses ici, j’en ai rencontré des gens incroyables, des gens qui sont devenus des amis et avec qui aujourd’hui, je peux encore parler avec passion et superlatifs d’Ayumi autour d’une bière.
J’aurais pu finir ce texte sans parler d’elle, tellement il ne me vient plus à l’idée d’expliquer ou de justifier l’amour que je lui porte. De l’amour, oui.
Je l’aime comme je pourrais aimer un ami ou un amoureux. L’amour qui se bat pour comprendre les hauts et les bas, les déceptions et les colères, qui apporte de la joie et un sens.
Ce qui m’importe n’est pas ce qu’elle est réellement, mais ce qu’on partage. Et ce qu’on partage, c’est de l’amour : cet amour qu’on lui donne qui la fait monter sur scène et qui lui permet de continuer à se battre, cet amour qu’elle me donne et qui m’a permis de m’affirmer, de m’exprimer, de grandir.
AyuAngel était une partie de cet amour, et si aujourd’hui, il ferme ses portes, je sais qu’il me reste mille et une façon de le vivre.
Ça a été une joie immense de faire ce bout de chemin avec vous. AyuAngel et tout ce qu’on a vécu sont à jamais gravé dans mon cœur, merci infiniment.
En écrivant ces derniers mots, je doute encore, j’ai peur et je suis triste, mais je sais que c’est le moment.
On se recroisera sûrement.

